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Les textes gagnants de Grozneuil

2 participants

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Les textes gagnants de Grozneuil Empty Les textes gagnants de Grozneuil

Message par Grozneuil Jeu 24 Mar 2011 - 20:25

Salut à tous !!

Comme certains d'entre vous le savent, j'ai participé à un concours d'écriture (pour la francophonie).
Il fallait placer des mots obligatoirement (main, agapes, avec, réseauter, fil, complice, choeur, accueillant, cordée et harmonieusement).
Et j'ai l'honneur de vous présenter mes textes :

Ce conte est arrivé en 5ème place du classement :

Il était une fois, dans une grande ville, un petit quartier, dans ce petit quartier, dans une petite ruelle, un petit homme, sur une petite couverture.
Il était une fois un petit homme qui n'avait pas d'argent et ne possédait presque rien.
Chaque jour, il se réveillait sous sa couverture, voyait le ciel gris, s'asseyait, regardait ses trois livres qu'il connaissait par coeur : l'écume des jours de Boris Vian, les fleurs du mal de Beaudelaire et les chants de Maldoror du Comte de Lautréamont.
Ensuite, il se déplaçait jusque dans la rue, s'asseyait et mendiait.
Personne ne faisait attention à lui.
Un jour qu'il était assis dans sa rue, un passant s'arrêta devant lui et l'interpella :
« Pourquoi êtes-vous ici, mon cher ? Vous attendez quelqu'un ? »
Le passant avait des difficultés à se déplacer et sous sa main tremblante, un canne le maintenait debout à grand peine.
Le petit homme ne sut que répondre à ces questions.
Le passant lui expliqua que lui aussi, il avait déjà été à la rue, sans personne.
Il proposa au petit homme d'entreprendre un voyage avec lui, pour voir le monde et surtout, pour essayer de trouver de l'argent.
Il lui promis une vie plus simple, lui promis de grandes agapes, lui promis des lieux accueillants.
Il suffisait au petit homme de lui serrer la main.
Le petit homme n'hésita pas une seconde et s'empara de la main de l'inconnu.
Le passant sourit et s'évapora dans un grand nuage de fumée noire.
Il faisait si noir que le petit homme ne voyait même plus le bout de son nez.
Petit à petit, la fumée s'éclaircit.
Le petit homme regarda autour de lui, ce n'était plus sa rue, ce n'était plus sa ville.
Il était dans une forêt avec des arbres immenses.
Au loin, il voyait une sorte de monstre gigantesque qui s'approchait de lui à grande vitesse en sautant d'arbre en arbre comme si la gravité n'existait pas pour lui.
Il essaya de s'enfuir, mais il ne courrait pas assez vite.
Le monstre se rapprochait, de plus en plus.
Le petit homme commençait à distinguer plus précisément les détails du monstre.
De près, il remarqua que le monstre était constitué de plusieurs hommes sautant d'un arbre à un autre, tous attachés ensemble avec une grande corde.
Le premier de cordée héla le petit homme et lui dit :
« Qu'est-ce que tu fais ici, petit homme ? Tu n'as donc pas peur des sangliers ? »
L'homme des arbres lui expliqua que c'était dangereux de marcher à terre à cause des sangliers carnivores.
Le seul moyen de ne pas être mangé était d'être attaché aux arbres avec un fil assez résistant pour porter son poids.
L'homme des arbres qui semblait être le chef du cortège décida d'emmener le petit homme dans le village.
Il lui entoura la taille avec une corde et lui dit de s'accrocher.
Toute la cordée se mis en branle au même moment pour accompagner le petit homme dans le village.
Le petit homme était ébahi devant ces hommes-volants.
Le trajet lui parut si court qu'il eut à peine le temps de contempler le ballet gracieux de ces hommes, sautant d'une branche à l'autre si habilement qu'on ne pouvait pas voir leurs mains bouger.
Le cortège ralenti puis se stoppa sans même que le petit homme ne s'en rende compte.
Ils étaient arrivés dans un petit village aux maisons construites dans les arbres.
Le petit homme resta ébahi devant ces maisons semblant véritablement sortir des arbres.
Ces maisons étaient faites si harmonieusement qu'on n'arrivait pas à faire la distinction entre l'arbre et la maison.
Les hommes prirent le temps de délacer les cordes qu'ils avaient un peu partout, puis ils emmenèrent le petit homme devant un arbre gigantesque.
Le petit homme se sentait tellement insignifiant qu'il n'osait plus s'avancer.
Les hommes du village se lancèrent des sourires complices.
Ils savaient très bien ce que l'on pouvait ressentir en voyait l'Arbre de la Renaissance pour la première fois.
Lorsque le petit homme fut redevenu lui-même, ils l'emmenèrent à l'intérieur.
À peine passé la porte d'entrée, le petit homme fut emporté par une vague de musique.
Il aperçu un peu plus loin une vingtaine de femmes chantant en chœur à la perfection.
Un homme qui le guidait lui expliquât qu'il était arrivé précisément pendant la période de reproduction des sangliers carnivores et que, pendant cette période, toutes les femmes chantaient pour porter chance aux chasseurs du village.
En effet, les sangliers n'étaient vulnérables qu'à cette période de l'année et il fallait, au village, faire des provisions de viande car une fois le printemps fini, ils ne pouvaient plus sortir de chez eux sans risquer leur vie.
Les guides emmenèrent le petit homme devant un vieil homme tout fripé assis sur un trône fait d'un entrelacement de racines.
Le vieil homme plissa les yeux, ce qui faisait ressortir ses rides.
Le petit homme lui expliqua qu'il avait été amené ici par un homme avec une canne, qui lui avait promis un lieu plus accueillant.
Le vieil homme sourit et dans ses yeux voilés passa une étincelle de joie enfantine.
Il se tourna vers sa droite et lança un rire chevrotant à l'adresse d'une personne que le petit homme ne pouvait pas voir.
Le vieil homme se redressa et dit :
«  Je ne connais qu'un homme qui aurait pu t'emmener ici. Si tu es ici, c'est qu'il a jugé que tu en étais digne. Réjouis-t'en ! C'est très rare qu'il amène des visiteurs ici !  »
Du fond de la salle, un homme s'avança, appuyé sur sa canne.
Le petit homme le reconnut tout de suite, mais remarqua aussi qu'il paraissait plus droit, plus souriant, plus majestueux.
Sa main ne tremblait plus, sa canne semblait plus légère, on y voyait maintenant plus un attribut qu'un réel soutien.
Un grand sourire illuminait son visage.
Il expliqua au petit homme qu'il l'avait observé et qu'il avait décidé qu'il méritait plus que ce qu'il avait dans sa ruelle.
C'est pour cela qu'il l'avait amené ici.
Le vieil homme sur le trône le coupa avec un sourire en lui disant qu'il pouvait attendre le banquet pour raconter ses histoires.
Le petit homme remarqua qu'en effet, les habitants du village s'activaient autour d'une grande table installée sur le coté de la salle.
Le petit homme les regarda en se demandant comment ils pouvaient être aussi efficaces et aussi rapides.
Quelques minutes plus tard, le petit homme était assis entre le vieil homme et l'homme à la canne, devant lui s'étendait des victuailles si bien présentées qu'il était naturel de penser que les manger serait criminel.
Au milieu du repas, qui fut copieux, l'homme à la canne commença à raconter des histoires qu'il avait vécu et à décrire des lieux qu'il avait vu.
Il y avait le bateau aux prises des vagues sur une mer déchainée, il y avait la forêt humide où il discuta avec un roi prisonnier de bandits, il y avait l'usine où les ouvriers se croisaient tous les jours sans même connaître leurs prénoms, il y avait ce temple où des moines méditaient des jours sans parler, il y avait cette salle où tous les gens présents étaient branchés sur leurs écrans et réseautaient sans même savoir à quoi ressemblait le son de leurs voix, il y avait cette plaine emplie de vaches tranquilles, ce château en proie au flammes, cette ile déserte, cette plage, cette maison, cet immeuble, cet arbre, …
Peu à peu, le petit homme sentait le sommeil monter en lui.
Il avait le ventre plein et n'écoutait l'homme à la canne plus que d'une oreille.
Lorsqu'il fut endormi, les convives allèrent se coucher un à un jusqu'à ce qu'il ne reste que le vieil homme et l'homme à la canne.
Celui-ci se leva, pris un coffre au fond de la salle et le posa sur la table.
Il dit au revoir au vieil homme et pris le petit homme par le bras.
Soudain, un nuage de fumée se répandit dans toute la pièce et lorsqu'il disparut, il n'y avait plus que le vieil homme qui se leva doucement pour aller retrouver son lit.
Très loin de là, une fumée noire envahit une ruelle, quand elle disparut, deux hommes, dont l'un portant un coffre, étaient maintenant dans la ruelle.
Le premier homme déposa le deuxième sur une couverture posée là, au beau milieu de la ruelle.
Il posa le coffre un peu plus loin, pris sa canne fermement entre ses deux mains et s'évapora comme si il n'avait jamais été là.
Un homme tout habillé de noir passant par là ne tarda pas de remarquer que le coffre était plein d'or.
Il ne réfléchit pas plus longtemps, pris l'or et tua le vagabond allongé à coté.

Il était une fois, dans une grande ville, un petit quartier, dans ce petit quartier, dans une petite ruelle, un petit homme, sur une petite couverture.
Il était une fois un petit homme qui n'avait pas d'argent et ne possédait presque rien.
Aujourd'hui, il ne s'est pas réveillé sous sa couverture, n'a pas vu le ciel gris, ne s'est pas assis, n'a pas regardé ses trois livres qu'il connaissait par coeur : l'écume des jours de Boris Vian, les fleurs du mal de Beaudelaire et les chants de Maldoror du Comte de Lautréamont.
Il n'est pas allé jusque dans la rue, ne s'est pas assis et n'a pas mendié.
Personne ne faisait attention à lui.
Personne ne fera plus jamais attention à lui.

À trop en vouloir, on en fini par perdre ce qu'on ne pensait pas posséder.

Voici le texte qui a eu la troisième place (au passage, pour les incultes, on appelle ça un Acroteleuton) :

Solitaire, voilà ma nature, mon fil rougE.
Ô solitude, ma meilleure ennemie, ma cruelle complice, l'esprit eT
Les mains entravées par ta prison d'où aucun son, aucun « au secours », aucun crI
Imaginé par l'homme ne peut sortir, je te ris au nez et je chante en chœuR
Des chansons de révolte. Je chante en chœur avec elle et rien ne pourrA
Arrêter son chant. Avec ses agapes fictives, sa chanson silencieuse renD
Réels ces souvenirs de festins accueillants. Elle m'a aidé et m'a remplI
Incontestablement d'espoirs infinis. Elle, ma sœur de cordée. Elle, avec qui je ne suis jamais seuL
Tant elle m'entraine à réseauter. Réseauter, c'est son credO.
Elle et moi, je nous vois, harmonieusement enlacés : mon imagination et moi, simplement nouS
.

Voilà mon texte qui a reçu la deuxième place :

J'aurais aimé pouvoir te promettre des merveilles, te dire que je creuserais jusqu'à ma mort des terres arides pour trouver une goutte d'eau, t'expliquer combien tes regards complices m'atteignent au plus profond de moi, te crier que ton sourire est le plus accueillant des palais.
Mais même si je le criais en chœur avec ces prétendants qui te laissent de marbre et qui osent espérer de toi un geste de la main, je ne pourrais m'imaginer dans notre danse de la séduction, virevoltant assez harmonieusement pour m'oublier dans un tourbillon de couleur.
J'aimerais pouvoir voir en toi une âme-soeur, un amour, une aventure, mais je ne vois qu'un espoir déchu.
Je ne te vois pas à mes côtés lors des agapes maritales.
Je ne me vois pas suspendu au fil de ta conversation, espérant que ces lèvres s'entre-ouvrent pour m'offrir un baiser.
C'est pour ça que je t'écris.
Ce que je n'oserais jamais te dire, c'est que j'aurais aimé trouver le courage de t'aimer, j'aurais aimé m'attacher à cette cordée avec toi.
Tout ce que je peux t'écrire, c'est que même si j'ai éprouvé un réel plaisir à réseauter avec toi, je ne pourrais pas me prétendre amoureux de toi.
Cette lettre n'est pas une déclaration d'amour, c'est plutôt un démenti d'amour.
Oui, j'aime recevoir tes mails, tes lettres et tes cartes postales, et bien sur que j'aime te répondre à chaque fois, mais il ne faut pas que tu y vois une promesse quelconque.

Sincèrement,
Ton ami....

Et voici la première place !!

Une main sur une échelle,
un pied sur un barreau,
un geste fait mille fois,
et toujours ce même frisson.

Ils sont deux, un en haut,
un en bas, une danse complice,
un chœur fragile, celui du bas,
celui du haut, ressentant le fil de sa vie.

Le lien qui les unis,
la fidèle cordée, ne semble pas flancher,
avec cette nonchalance provocante de celui qui,
tenant le bas de l'échelle,
assemble harmonieusement sa feuille et son tabac.

Un sourire aux lèvres,
celui du haut se doute ou ne se doute pas
que ce geste fait mille fois
pourrait l'entrainer en bas.

Je pourrais presque les imaginer en pleines agapes,
tels des vikings victorieux,
fêtant l'exploit de leur ramonage accompli.

Ils ne sont peut-être pas accueillants,
ne peuvent pas réseauter avec vous,
mais je les vois souriants.

Ils ne s'en rendent pas compte et le nierais surement,,
mais c'est dans ces gestes-là que moi,
je retrouve mon sourire,
je termine ma cigarette et je me dis que,
finalement,
la vie n'est pas si rancunière.

Vous pouvez me dire ce que vous en pensez si vous voulez, je suis ouvert aux critiques ^^
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Message par Brasidas Sam 28 Mai 2011 - 1:14

Eh bien... ça n'a pas l'air d'avoir inspiré beaucoup de monde par ici... Je connaissais l'acrogym, l'acronyme aussi, mais c'est quoi un acrotéléton ?
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Message par Grozneuil Sam 28 Mai 2011 - 1:20

Et bien Acroteuleton c'est quand tu écris un texte avec un mot qui est écrit d'un coté et de l'autre (dans le sens inverse).

Comme :
Un texte quI
Ne contient aucuN
Imaginaire ingénU

Le mot qu'on peut lire, c'est UNI.
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Message par Brasidas Sam 28 Mai 2011 - 11:53

Pour ma part je lis UNI et INU, mais je pense avoir saisir le concept. Merci pour l'explication. Wink

Et pourquoi l'écris-tu avec une majuscule ? C'est personnel ou il se cache une règle derrière ?
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Message par Grozneuil Sam 28 Mai 2011 - 13:45

C'est juste pour que ce soit plus lisible, c'est une de mes règles à moi quoi ^^
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